Olivier Dall’Oglio n’a pas pour habitude de régler ses comptes dans la presse. Pourtant, dans un entretien accordé à Top Mercato, l’ancien entraîneur de l’AS Saint-Étienne est revenu sans détour sur les coulisses mouvementées de son éviction en décembre dernier. Artisan majeur de la remontée des Verts en Ligue 1, il avait été remercié au profit d’Eirik Horneland quelques mois seulement après avoir ramené la ferveur dans le Chaudron.
Avec franchise, il reconnaît avoir sa part de responsabilités dans cet échec express au plus haut niveau. Mais il pointe surtout du doigt un manque d’anticipation de la part de ses dirigeants, notamment sur le plan du recrutement : « Certainement que j’ai fait des erreurs à Saint-Étienne et que des choix n’ont pas été judicieux, mais mon staff pourrait vous le dire, on avait anticipé ces grandes difficultés dès l’intersaison. Il n’y avait pas de surprise », explique-t-il.
« Quand on m’écarte en décembre, j’accepte parce que je n’ai pas le choix, et je regarde comment ça se passe. Et puis je constate », poursuit-il. Dall’Oglio pointe une succession de décisions qui ont fragilisé le club, malgré un travail préparatoire sérieux en amont.
La nécessité de joueurs expérimentés
L’ancien coach insiste sur le fait que la Ligue 1 exige de l’expérience pour encadrer les jeunes : « C’est trop facile de voir le foot comme ça. Moi je voyais aussi les conséquences potentielles pour le club, pour son avenir, pour ce qu’une descente amène chez les salariés. Donc s’il faut modifier ses propres idées pour sauver le club, il ne faut pas hésiter. »
Il regrette que certains jeunes joueurs, venus de championnats étrangers comme Ben Old (Nouvelle-Zélande) ou Augustine Boakye (Autriche), n’aient pas pu être intégrés assez rapidement : « On sait qu’on va être en difficulté d’entrée car beaucoup d’éléments doivent se mettre en place. Et pendant ce temps-là, on ne gagne pas. »
Selon lui, un ou deux joueurs d’expérience auraient permis de sécuriser les résultats dès le départ : « C’est là que ça a coincé. Et c’est vraiment dommage. Car il y a la descente, et l’ASSE ne devrait pas être en L2. Ce club ne doit pas être en danger pour descendre. »
Investissements conséquents, mais tardifs
Sur le plan financier et stratégique, Dall’Oglio pointe aussi l’ironie du calendrier des investissements : « Ils ne pouvaient pas se louper une deuxième fois. Après, j’ai entendu des choses un peu bizarres comme “maintenant c’est le vrai projet Kilmer qui se met en place”. Ah bon, j’avais compris que c’était avant, moi (sourire). »
Pour l’ancien entraîneur, la priorité reste claire : « Ce qui est intéressant maintenant, c’est de réussir à construire pour la L1 dès maintenant tout en étant en L2 et en accrochant l’objectif de la montée. Il faut déjà trouver l’ossature pour ça », conclut-il.